L’émission Vidéographie, produite et diffusée de 1976 à 1986, a contribué à mettre en lumière de nombreux vidéastes belges, tant francophones que néerlandophones. Certaines des œuvres diffusées à l’époque sont aujourd’hui conservées dans les archives d’argos. L’exposition consacrée à Vidéographie offre l’occasion de redécouvrir deux créations parmi les plus marquantes de la vidéo-art belge des années 1980, issues des collections d’argos.

Diana (1984), Koen Theys
couleur, sous-titres anglais, 25’34”

Koen Theys a été l’un des premiers artistes belges à expérimenter dans le domaine de la vidéo-art au début des années 1980. Il déconstruit souvent les grands symboles de la culture occidentale en les confrontant aux enjeux contemporains. Grâce à des procédés tels que la transfiguration, la transposition ou le morphing, il altère visuellement des icônes culturelles familières.
Diana s’inspire d’un film 8 mm réalisé par Eva Braun, compagne d’Adolf Hitler, où elle apparaît nue près d’une cascade. L’œuvre puise également dans le mythe de Diana, déesse de la fertilité, de la guerre et de la chasse, mêlant scènes de chasse, rituels sacrés et images de la Seconde Guerre mondiale. Dans cette vidéo, érotisme, violence et religion s’entrelacent pour créer une expérience saisissante et troublante.

Marcher ou la fin des temps modernes (1979), Boris Lehman & Michèle Blondeel
couleur, fr & eng, 27’

Inspiré par les expériences d’Eadweard Muybridge, le film est une méditation sur la marche et le mouvement, mêlant Neil Armstrong (premier humain sur la Lune) et Charlot, scènes de studio et scènes de rue. À l’ère de l’automobile, marcher est devenu rare, presque anachronique : un luxe nostalgique. L’être humain marche partout : sur terre, sur l’eau, même sur la Lune. La vie elle-même n’est qu’une longue marche.
Dans ce film, le marcheur règne : il se multiplie, change de couleur, vole, marche sur l’eau et maîtrise l’espace infini. Le marcheur peut rêver.
Produite intégralement par la RTB pour Vidéographie, cette vidéo impressionne par son inventivité et révèle les possibilités créatives de la vidéo analogique.